Apprendre à mettre ses limites quand on ne se connaît pas, c’est un beau défi.
Apprendre à mettre ses limites avec amour et compassion, la barre monte encore d’un cran. Et on ne peut pas prévoir comment ce sera reçu par l’autre. On est humains. Comme beaucoup d’entre vous, à ne pas vouloir faire trop de vagues, j’ai été très longtemps à patauger dedans et à vivre des expériences jusqu’à très désagréables, mais très formatrices. Il m’en a fallu du temps pour dire stop, la vie ici, c'est une aventure d’exploration pour tout le monde, pas un sacrifice!
En disant stop, «meeting» avec moi-même le temps que ça prendra, je venais de m’offrir un magnifique cadeau pour apprendre à me connaître, à être. Parce que «faire», ça, on l’a tous appris. On apprend à faire constamment. «Être» soi-m’aime, ça, pas vraiment. Et il est grand temps que l’on s’aide à y arriver.
Comme pour beaucoup d’entre vous, le système familial dans lequel j’ai grandi m’a appris à servir les autres pour être appréciée ou avoir un peu d’attention. Mais il n’est pas le seul à avoir joué un rôle dans ma difficulté à mettre mes limites. Le système au grand complet (religieux, politique, financier…) pousse bien souvent les limites humaines aux extrêmes en banalisant jusqu’au drame avant d’amorcer un semblant de virage. Rassurez-vous, «Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade. » - Jiddu Krishnamurti.
Alors, comment faire autrement pour être bien vivant? Ça commence par l’intérieur. Pour que notre monde extérieur change, le grand virage de la transformation doit commencer par l’intérieur. Notre monde intérieur est tellement vivant, tellement riche ! Une limite pour moi, c’est une préférence qui me distingue des autres et qui s’impose naturellement. Ce n’est pas une bataille. On est tous différents. On a tous des talents, parfois les mêmes, mais avons tous une façon unique de les offrir aux autres et à ce monde.
Dans ma démarche pour connaître mes préférences, j’ai commencé avec la base, mes œufs le matin. Comment je les aime le mieux mes œufs? Tournés ? À la coque ? Pochés ? Bénédictine ? Brouillés ? Ça vous fait sourire? Mais c’est ça, la base. C’est tellement ça. Plus on connaît nos préférences, plus on s'exerce à choisir, plus on peut transformer une émotion polarisée en une information, en raison d’agir, au lieu de réagir et s’arrêter là. Quand on apprend à transformer une émotion en raison d’agir, on se pose alors les bonnes questions. Quel est le besoin que j’ai à satisfaire ? Comment je fais pour le nourrir ? Ai-je besoin de la collaboration de quelqu’un d’autre ? Suis-je prêt à recevoir un non si l’autre personne n’est pas disponible ? Ma demande est-elle négociable ? Si on ne fait que réagir sans se poser de questions, il ne se passera rien de mieux la prochaine fois.
Nous vivons tous les mêmes émotions, avons tous les mêmes besoins, mais pas nécessairement en même temps. Et c’est lorsque nous avons des besoins différents en même temps que nous avons le plus besoin d’habiter notre intériorité pour faire la part des choses. C’est la beauté de la chose. C’est un apprenti-sage d’amour pour soi vers l'autre. Et c’est en s’aimant soi-m’aime qu’on apprend à aimer et à accompagner les autres pour vrai.
Le superhéros d'aujourd'hui n'est pas quelqu'un de plus fort que les autres. Il est celui qui apprend à transformer ses énergies pour son bonheur et celui des autres.
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